Seule planète à avoir été découverte en fanfares par un américain, Clyde Tombaugh en 1930, Pluton a très rapidement déçu les astronomes par sa petitesse impropre à expliquer correctement les perturbations de l'orbite d'Uranus et de Neptune comme le demandaient pourtant à l'époque les lois de la mécanique céleste.
Au début, elle était estimée de la taille de Mars
Mais les observations et les calculs s'affinant, son diamètre calculé et observé passa subitement de 6800 km en 1965 à 3500 km en 1976, puis carrément à 2300 km en 1978, soit à peine les deux tiers de la Lune, donc bien plus petite que Mars, ou que Mercure (4800 km)
Ci-contre: Pluton vue par Hubble
On lui découvrit presque 50 ans après sa découverte, un relativement gros satellite que l'on nomma Charon, d'un diamètre égal au tiers de celui de la Lune ou de plus de la moitié de celui de Pluton. La masse de Charon fait environ un neuvième de celle de Pluton, de sorte que le centre de gravité du système Pluton-Charon a la singularité de se situer dans le vide, à l'extérieur de Pluton, alors que celui du couple Terre-Lune est situé comme il faut, à 1800 km sous nos pieds lors d'une pleine Lune au zénith.
Pluton est si lointaine qu'elle tourne autour du Soleil en 248 ans et la lumière et les transmissions radios mettent donc plus de cinq heures pour nous parvenir, le tout dans un plan fortement incliné de 17° et selon une orbite tellement elliptique qu'elle se trouve parfois pendant 20 ans plus proche du Soleil que Neptune.
Le système solaire au moment de sa découverte, en mars 1930
Dans tout le système solaire, c'est - ou plutôt c'était - bien la seule planète à se permettre de telles excentricités.
Mais même ainsi affublée d'un aussi gros satellite, Pluton, dont les deux premières lettres rappellent à bon escient les initiales du richissime Percival Lowell qui finança les recherches de sa découverte quelques décennies après celles, infructueuses, des célèbres et ridicules canaux martiens, manquait encore cruellement d'envergure pour pleinement justifier les écarts constatés de l'orbite des géantes gazeuses sus mentionnées.
Dans les années 2000, on cherche donc d'autres planètes dans la ceinture de Kuiper, ce vaste réservoir situé au delà de Neptune,
Ci-contre: La dernière orbite, inclinée est celle de Pluton. Tout autour, la ceinture de Kuiper
Vaste, mais bien plus proche et petit que le célèbre nuage de Oort qui contient les lointaines comètes susceptibles de venir de temps à autre nous rendre visite. et on découvre plusieurs autres objets très lointains dont un en particulier allait dramatiquement sceller l'avenir de Pluton, jusque là encore répertoriée comme neuvième planète du système solaire.
Au loin, quasi-sphérique: le nuage de Oort
Années 2000: le coup de théâtre...
En 2006, on découvre en effet une dixième planète, Eris, située trois fois plus loin que Pluton et surtout 27% plus lourde et d'un diamètre supérieur d'une vingtaine de kilomètres qu'elle.
Et là, tout s'enchaîne. Au même moment, la Nasa lance sa sonde spatiale New Horizons, la première enfin destinée à visiter Pluton . Six mois plus tard, et après la découverte d'autres petites planètes de la ceinture de Kuiper comme Quaoar ou Sedna, l'union astronomique internationale décide, au grand dam des américains, de retirer Pluton de la liste officielle des planètes du système solaire au motif qu'il doit finalement exister dans cette zone une multitude de toutes petites planètes du même type.
En gros, Pluton a trop longtemps berné le monde avec ses dimensions insignifiantes et désormais, le système solaire ne contiendra que 8 planètes, la dernière étant Neptune.
Pluton, Eris, Sedna, Quaoar, Orcus et autres Makémaké (le principal dieu de l'île de Pâques selon la mythologie polynésienne) sont, elles, maintenant dans la catégorie des planètes naines de la ceinture de Kuiper,
Elles ont elles mêmes presque toutes un ou plusieurs satellites naturels et aujourd'hui, Pluton est connue pour en avoir cinq, circulant sur des orbites très complexes, en raison des perturbations gravitationnelles provoquées par Charon.
New Horizons: enfin des images précises
Quoiqu'il en soit, la sonde New Horizons se rapproche actuellement d'elle chaque jour d'environ un million de km (trois fois la distance Terre-Lune) et n'est désormais plus qu'à quelques encablures de la planète déchue; ces deux là seront les vedettes de l'été, avec un rendez-vous prévu le 14 juillet 2015.
Entre le jour de sa découverte et ce survol rapide (New Horizons ira à ce moment là à une vitesse équivalente à Mach 50) et historique, il se sera écoulé 85 ans.
Pendant tout ce temps là, Pluton n'aura accompli qu'un tiers de son orbite autour du Soleil, bien loin des querelles passionnées engendrées par son brutal changement de classification.
Vue d'artiste du sol gelé de Pluton avec Charon et un bien faible Soleil en bas à droite.
Le système solaire en juin 2015
(NB: entre la découverte de Pluton par Clyde Tombaugh et le survol de New Horizons, la comète de Halley a eu le temps de faire une révolution)
Remarque: la sonde New Horizons transporte avec elle les cendres de Clyde Tombaugh, le jeune astronome de l'époque, décédé bien plus tard en 1997 à 91 ans.
Il avait découvert la lointaine petite planète avec un simple télescope de Newton
de 30cm de diamètre....
(NB: entre la découverte de Pluton par Clyde Tombaugh et le survol de New Horizons, la comète de Halley a eu le temps de faire une révolution)
Remarque: la sonde New Horizons transporte avec elle les cendres de Clyde Tombaugh, le jeune astronome de l'époque, décédé bien plus tard en 1997 à 91 ans.
Il avait découvert la lointaine petite planète avec un simple télescope de Newton
de 30cm de diamètre....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire