mardi 12 août 2014

Médaille Fields 2014: trois hommes et ... une jolie femme

Les lauréats Fields 2014: une première

Entre 1936 (date de la première médaille Fields) et 2010, 52 hommes ont été récompensés par une médaille Fields. Mais aucune femme.

Cette erreur de parité a été réparée aujourd'hui avec la mathématicienne Maryam Mirzakhani, 37 ans, américaine d'origine iranienne, doctorante de Harvard et professeur de mathématiques à la non moins prestigieuse université de Stanford en Californie.

fields+2014+maryam+mirzakhani

Elle est spécialisée en topologie, en géométrie riemannienne, en géométrie hyperbolique et symplectique (en lien avec la mécanique). Elle a notamment trouvé une méthode pour déterminer la forme et le volume de l'Univers dans le cas hypothétique où sa géométrie serait hyperbolique. C'est-à-dire un univers dans lequel une surface plane aurait à très grande échelle non pas la forme d'un plan mais celle d'un tore (une bouée).


Trois autres lauréats: 

* le franco-brésilien Artur Avila, directeur de recherches au CNRS, spécialiste des systèmes dynamiques, domaine applicable à l'étude du mouvement complexe des planètes ou bien à la météo par exemple.

fields+2014+artur+avila



* l'autrichien Martin Hairer, chercheur à l'université de Warwick en Grande Bretagne.

fields+2014+martin+hairer



* le canado-américain Manjul Bhargava, professeur à Princeton

fields+2014+manjul+bhargava



Ils "remplacent" désormais Cédric Villani...

Depuis sa nomination en 2010, le sympathique et un peu fantasque Cédric Villani a profité de sa toute nouvelle notoriété pour tenter de promouvoir les mathématiques dans la société, et pour essayer de casser l'image trop austère qui lui colle souvent à la peau.

fields+2014+cedric+villani


Il continuera probablement à le faire, mais les projecteurs braqués sur lui seront désormais moins puissants...

Ce que les lauréats gagnent...

Assez peu en fait. Surtout un peu de gloire finalement.

Effectivement, les quatre lauréats de 2014 vont tous gagner un seul petit chèque de 10 000€ (contre quand même 900 000 € pour un prix Nobel)

Une médaille Fields (A l'effigie d'Archimède)

C'est peu, mais s'ils veulent gagner bien plus, ils devront aller vendre leur talent dans les organismes de cryptage de données comme la NSA par exemple, qui recrute régulièrement beaucoup de mathématiciens, certains à prix d'or. Avec un tel CV, ils ont toutes les chances d'être acceptés...

Contrairement au fameux prix Nobel, la médaille Fields n'est décernée que tous les quatre ans, et uniquement pour les mathématiciens de moins de quarante ans. Au maximum quatre.

En gros, la médaille Fields est faire pour encourager les jeunes chercheurs, et le prix Nobel - qui n'existe pas en mathématiques - pour récompenser une carrière bien remplie.

Chose peu connue, les lauréats ont été prévenus de leur victoire plusieurs mois à l'avance par le comité Fields (comité fait d'anciens lauréats), mais ils devaient en garder un secret absolu, tout comme leur proche entourage.

Le secret est en général très bien gardé.


La France toujours bien placée...

Avec les USA (14 médailles avec celle de Maryam Mirzakhani), la France (12 médailles) est toujours bien placée dans le palmarès Fields, loin devant les autres nations.

fields+2014+maryam+mirzakhani




La justification en étant probablement l'existence des classes préparatoires (que certaines éminences  nationales souhaitent évidemment faire disparaître...) et le CNRS qui engage nombre de jeunes chercheurs chaque année. D'ailleurs pratiquement tous les lauréats français sont passés par le CNRS.

Paris et sa conurbation regroupent à elles seules plus de 1000 chercheurs en mathématiques, et dans ce domaine, même les USA ne peuvent pas rivaliser. Beaucoup de conférences et séminaires de mathématiques y sont organisés, attirant des auditeurs du monde entier.

La capitale mondiale des maths, c'est Paris.


... mais pour combien de temps encore ?

Extraits d'un article du figaro.fr, datant de 2010, lors de la nomination de Cédric Villani

Les conditions de réussite pour les générations à venir sont-elles toutefois toujours là? Tous les chercheurs ont constaté que le temps d'enseignement en maths avait fortement baissé depuis quinze ans au lycée. Les élèves français seraient moins bons, selon les récents tests internationaux. «Les jeunes savent moins de choses.  Le bac S devenu très généraliste n'est plus un bac scientifique mais «le bac des bons élèves», regrette Jean-Paul Marion, professeur dans une classe préparatoire parisienne. De même, la conférence des grandes écoles s'inquiétait récemment de ce que le niveau du bac anglais était «en passe de rattraper celui des Français».
Article intégral ici.



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